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L'eglise paroissiale

 

patrimoine saint remeze eglise paroissialeL'église paroissiale de Saint-Remèze, placée sous le vocable de saint Rémi, l’évêque qui baptisa Clovis, a été construite entre 1846 et 1848, à l’emplacement des précédentes églises devenues trop petites et en mauvais état. Elle est bâtie en calcaire blanc de Saint-Restitut (Drôme).

Sa façade soulignée d’arcatures lombardes est sobre, mais cache un intérieur plus travaillé avec tous les éléments de la décoration romane au niveau des piliers, des arcatures et des chapiteaux. La nef est à quatre travées prolongées par un chœur-abside semi-circulaire. L’église surprend par ses volumes avec de larges tribunes au-dessus des bas-côtés. Sa voûte est sur croisées d’ogives de facture gothique.

Le clocher actuel à crochets a été élevé en 1864 sur une tour plus ancienne.

Le vitrail central du chœur représente le Baptême de CLOVIS.

 

Remèze est la forme occitane francisée de Remi (Remigius en latin, Remézy en occitan), qui fut évêque de la province de Reims dans la seconde moitié du Ve siècle. C’est lui, avec la reine Clotilde, qui va pousser Clovis, roi des Francs, à se rapprocher de l’Eglise de Rome et à se convertir au christianisme. La cérémonie aurait eu lieu à Noël 496 (ou 497 ou 498) à Reims avec 3000 guerriers et nobles francs.

L’évènement eut un retentissement considérable et permettait à Clovis de gagner l’appui d’une grande partie de la population. Ce baptême devenait du même coup l’acte de naissance symbolique de la France chrétienne et royale.

Remi serait mort à Reims vers 533. Il est enterré aujourd’hui dans le chœur de la basilique Saint-Remi de cette même ville.

Sa popularité en Vivarais est étroitement associée à celle de l’ermite Montan (Montanus), sans doute aussi originaire de l’Est. La légende rapporte que Saint Montan alors aveugle aurait prédit la naissance de Saint Remi et ses glorieuses destinées et qu’il aurait recouvert la vue à cette occasion. Plus tard, Remi aurait rendu visite à saint Montan dans sa retraite du Val Chaud (cette gorge sauvage entre Larnas et la vallée du Rhône) en signe de reconnaissance.

Il est fort probable que le vocable de Saint Remèze soit apparu très tôt pour désigner notre paroisse. Il est mentionné pour la première fois dans une charte de Charles-le-Chauve de 877 (ecclesia Sancti Remigii). 

Le vitrail du centre au fond du chœur de l’église représente le baptême de Clovis. Il est fait mention au bas : La paroisse de St-Remèze à St Remi / XIVe centenaire avec la date de 1896. Le vitrail a été placé avec les deux autres sous l’Abbé Merle qui resta curé de la paroisse pendant  vingt-sept ans (1874-1901). Saint Remi est représenté  à droite du roi mérovingien. Il a la main tendue vers la colombe blanche qui apporte l’ampoule du saint chrême. La scène fait référence au miracle de la sainte Ampoule. La tradition rapporte en effet que le saint chrême manquait lors  de cette cérémonie. « Alors une colombe venue des cieux apporta une ampoule dont on se servit pour oindre Clovis ».

Le baptême de Clovis par Saint Remi ou Remèze est encore représenté en bas-relief devant l’autel actuel. Le panneau proviendrait du maître-autel précédent installé au fond du chœur.

On sait que c’est en souvenir du baptême de Clovis que les rois de France furent presque tous sacrés à Reims.

 

LAVOIRS ET POMPES

patrimoine saint remeze lavoirIsolé sur un vaste plateau calcaire, Saint-Remèze s'est bâti à proximité de trois ruisseaux (Les Fonts, Briange, Bruchet).

Vers 1885, cinq lavoirs couverts en tuiles ont été construits dans le village et les hameaux (Pastroux, Patroux, Briange et Gourdaud).

La Pompette et le grand Lavoir communal furent des lieux de vie largement fréquentés par nos anciens. Toutes les familles de Saint-Remèze avaient un petit jardin au bord du ruisseau et les troupeaux venaient s’abreuver chaque soir à la Pompette au retour des champs. Le lavoir avec son grand bassin était un autre pôle d’activité et de sociabilité où les femmes se retrouvaient chaque semaine pour les lessives.

Saint-Remèze est très attaché à ses édifices, témoignages concrets de l'importance de l'eau sur la population avant l'installation du réseau d'eau courante en 1958.

 

Les dolmens de Saint-Remeze

patrimoine saint remeze dolmenL’Ardèche compte environ 800 dolmens, soit une densité parmi les plus élevées du pays !

La commune en dénombre une vingtaine sur son vaste territoire. La plupart sont disséminés dans nos bois : la Barthe, le Litchier, la Forestière, Chanet, Les Arredons, ou encore dans la Plaine d’Aurèle.

Ces tombes mégalithiques remontent à la fin du Néolithique et à l’Age du Bronze, soit entre 3500 et 2000 avant l’ère chrétienne. Contrairement aux spécimens bretons, leur plan est simple, de type « caussenard », avec une chambre quadrangulaire fermée par deux dalles latérales s’appuyant sur un chevet et couverte par une grande dalle  généralement débordante. Le tout était intégré dans un tumulus de pierres. On pouvait y déposer plusieurs corps à des moments différents.

Ces monuments funéraires, faits pour défier le temps, sont les mémoires de populations agro-pastorales structurées, sédentaires, mais dont nous n’avons pas encore retrouvé les habitats. La plupart ont fait l’objet de pillages au XIXe siècle ou même avant. On y trouvait aux côtés des squelettes de l’outillage ou de l’armement en silex ou en métal, des perles, des pendeloques ou encore des poteries.

Cinq des dolmens de notre commune sont en assez bon état de conservation et devraient faire prochainement l’objet d’un sentier de découverte.

 

LA chapelle Sainte-Anne

la chapelle ste anne saint remezeLa chapelle fut construite de 1867 à 1872, du temps du curé Louis Raphanel. Elle est de style néo-gothique, à simple nef de deux travées et chœur voûtés de croisées d’ogives, coiffée en façade au-dessus de la rosace, d’une croix celtique ou croix nimbée.

Elle fit l’objet de conflits entre la commune et les autorités religieuses locales en 1911, avec la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Il est question d’y entreposer le matériel incendie ! Le bien est mis en vente par la commune, il est acquis par Florentin Boulle qui le lègue en 1945 à sa fille Rosa Célina Boulle, religieuse de la Présentation de Marie, qui le cède en 1959 à l’association diocésaine de Viviers. Depuis, la chapelle a fait l’objet d’un bail emphytéotique avec la mairie.

Elle est au milieu d’un charmant parc ombragé planté de vieux pins parasols, aménagé aussi en aire de jeux. Elle est utilisée chaque année, pendant l’été, pour des expositions par différentes associations du village.

 

 

Les anciennes terrasses de culture et cabanes en pierre sèche 

cabane en pierre seche saint remeze ardecheLes terrasses constituent l’un des éléments majeurs du paysage de Saint-Remèze, où elles sont surtout implantées sur le versant sud de la Serre de Barres (les Costes). Elles sont appelées localement « faïsses » ou « laônes ». Elles traduisent le labeur et le courage des paysans pour transformer les pentes calcaires bien exposées en parcelles cultivables allongées, presque planes, soutenues et encloses par des murettes en pierre sèche. Elles remontent pour la plupart au début du XIXe s., soit la période où la population croit sensiblement. Il fallait mettre en cultures un maximum de terres pour faire face aux besoins alimentaires. Les paysans y faisaient de la vigne, de nombreux arbres comme l’amandier, le mûrier, l’olivier, un peu de pommes de terre, des légumineuses ou encore des céréales.

 Les cabanes peuvent être associées à des terrasses, mais se trouvent plus souvent isolées dans d’anciennes zones de pâtis, où elles servaient d’abris aux bergers. Elles sont appareillées en pierres sèches et recouvertes d’une voûte de dalles encorbelées.

 

Source textes : Michel RAIMBAULT - Association Paysages, Patrimoine et Environnement de Saint-Remèze